Piennes | Environnement
Eaux usées et Covid-19 : le syndicat joue la prudence
Depuis le premier confinement, le Syndicat intercommunal des eaux de Piennes est sensibilisé au fait que l’eau des toilettes peut être contaminée par le coronavirus. Son président, Philippe Fischesser, nous explique les mesures de sécurité prises pour les agents et dans les stations d’épuration. Par Virginie DEDOLA – 18 nov. 2020 à 16:30 – Temps de lecture : 2 min
Un possible constat
« Les préfectures de Meurthe-et-Moselle et Meuse nous ont avertis dès le premier confinement que les eaux usées étaient supposées contenir du virus », confirme Philippe Fischesser quand on lui pose la question d’une éventuelle contamination au Covid-19 de tout ou partie du liquide provenant des toilettes, voire des douches, potentiellement utilisées par des sujets atteints. Le président du Syndicat intercommunal des eaux de Piennes (Siep) , qui gère 47 communes sur les deux départements et une quarantaine de structures, a donc pris les mesures de sécurité qui s’imposaient.
Des agents équipés
« Pour nos 24 agents, on a dû trouver les masques FFP2 préconisés. En mars, il n’y a qu’au Luxembourg qu’on a pu se fournir en grande quantité », révèle l’élu, maire de Domprix. « La tenue de ceux qui travaillent en station d’épuration a été complétée par une surblouse comme dans les hôpitaux. Avec des gants qu’ils doivent jeter après chaque intervention. En effet, les postes de relevage de certaines d’entre elles nécessitent de la manipulation pour enlever les bouteilles en plastique, canettes de soda, lingettes – et désormais les masques – des dégrilleurs qui retiennent les impuretés. » Au lieu d’être triés par les habitants, ces déchets arrivent, hélas, encore trop souvent via le réseau unitaire composé de la pluie et des eaux usées.PUBLICITÉ
« Hygiéniser les boues »
Justement les eaux usées. « Elles doivent être hygiénisées, assure Philippe Fischesser. C’est-à -dire qu’on y ajoute de la chaux pour les faire monter en température et ainsi détruire le virus. C’est le cas à Longuyon, Étain, autour des agglomérations. L’itinéraire normal est ensuite de les épandre dans les champs comme à Dommary-Baroncourt, mais on ne le fait plus par précaution. » Depuis le 15 mars, les boues activées dans de grandes fosses cylindriques, une fois chaulées, sont plutôt stockées à part dans divers silos. « On les fait tester pour les métaux lourds comme d’habitude. En espérant bénéficier bientôt d’un protocole d’analyses pour le virus ! »
Un coût à supporter
Car, si l’épandage fait débourser au Siep « 10 € par tonne », le prix se multiplie par dix concernant le compostage à effectuer. « On devra payer entre 80 et 100 €, la tonne, si on chaule chaque boue conservée sachant que, d’ici juin, on en aura 800 tonnes », alerte le président. « Peut-être fera-t-on venir une unité mobile ? » En attendant, il va falloir absorber ce surcoût d’exploitation. « L’Agence de l’eau Rhin-Meuse est prête à nous aider sur les conséquences du Covid-19. On va voir ce qu’il est possible de faire. »
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